Opération Wehrwolf

Allez, il s'agit certes, d'un des épisodes les plus tragique des dernieres semaines de combats de la Luftwaffe face aux bombardiers alliés, mais il est cependant necessaire de la relater...

En ces temps de désespoir (début 1945), l'Oberst Hajo Herrmann (inventeur de la technique de chasse de nuit Wilde Sau) proposa de former une unité de volontaires dont la mission consisterait à détruire les bombardiers lourds americains par l'abordage.

"Je n'avais pas de Sturmgruppen dans ma division, mais j'avaus bien sûr entendu parler de leurs existence. Je savais qu'ils ne seraient pas efficaces à long terme, en raison des pertes qu'ils subissaient face aux chasseurs d'escorte. Il m'était apparu qu'aucun moyen de détruire les bombardiers ennemis ne pourrait fonctionner, sauf en procédant de manière à éviter les escortes. La réponse consistait à faire appel au Me 262, mais la mise en service de cet appareil prendait du temps. Or, nous devions au plus vite infliger un taux de pertes insuportable à une ou deux formations américaines engagées sur l'Allemagne afin de bénéficier d'un répit en attendant la mise en service du nouveau chasseur à réaction."

Dans le cadre de son plan, Herrmann souhaitait utiliser un type d'appareil totalement différent des lourds et puissament armée Sturmbock. Les appareils utilisaient serait des Bf 109 G-10ou Bf 109 K-1 débarrassés au besoin de leur blindage et armés d'une seule mitrailleuse de 13 mm pour assurer leur propre défense.
Chaque pilote choisirait sa cible et piquerait sur elle presque à la verticale, visant la partie de la structure la plus fragile, en avant des empennages. Ainsi, par rapport aux attaques menées par les Sturmgruppen, l'abordage était le seul moyen de détruire les bombardiers americains.

Dans son rapport, Herrmann proposait de former plusieurs Gruppen d'abordage et de les employer dans le cadre d'une opération à grande échelle impliquant quelque 800 appareils. Il pensait qu'au moins 400 bombardiers seraient détruits en une seule journée. Sans doute la moitié de ceux qui atteindraient leur cible pourraient se parachuter, tendis que l'autre moitié, au moins 200 pilotes, seraient tués ou grièvement blessés.

La rapport d'Herrmann, rédigé en décembre 1944, suscita de virulentes discussions au sein de la Luftwaffe. Goering vanta les mérites du projet, mais s'opposa à ce que des pilotes de chasse entraînés y fussent impliqués. Il décida que seuls les élèves en écoles pourraient se poster volontaires pour les unités d'abordage.
Après accord de Hitler, en février 1945, une directive secrete du RLM signé de Goering fut expédié dans les écoles demandant des volontaires pour des missions "spéciales et dangereuses" dont la nature ne pouvait être divulgués. Début mars, les volontaires furent rassemblés à Stendahl où on leur expliqua la nature de leur tâche. Ceux qui ne souhaitaient pas poursuivre furent autorisés à renoncer.
L'entraînement à l'opération Wehrwolf (loup-garou) dura presque deux semaines. Hormis l'instruction tactique et au vol, les pilotes subirent aussi un endoctrinement poussé sur la situation politique du moment et l'amélioration de la situation dans laquelle se trouvait l'Allemagne si l'attaque était un succès.

Ce ne fut pas avant la troisième semaine de mars que les 250 premiers pilotes affectés achevèrent leur formation. Mais, ils ne disposaient que de 150 Bf 109. Il furent donc constituée sur la base d'une Geschwader de trois Gruppen de 45 pilotes chacun.

Herrmann fut placé à la tête des unités affectées à Wehrwolf. A la fin du mois de mars, il se plaignit auprès de Goering que l'unité ne disposait pas d'un nombre suffisant de pilotes pour pouvoir être engagés en opération. Ainsi, avec 150 à 250 pilotes au lieu des 650 envisagés, l'opération ne pourrait aboutir qu'à des résultats trop limité.

Mais, en ce début avril, les forces alliés avaient, à l'ouest, franchi le Rhin et poussaient à travers l'Allemagne, tendis qu'à l'Est, les troupes soviétiques s'apprêtaient à donner l'assaut sur Berlin.
L'opératon Wehrwolf devait être menée sur l'heure avec les ressources disponibles.

L'action fut lancée le 7 avril. Quelque 120 Bf 109 du Sonderkommando Elbe furent lancés à l'attaque, appuyés par des Bf 109 de couvertures aériennes et des Me 262.
L'opération d'abordage constitua un échec cinglant. Il semble qu'à peine 17 B 24 furent touchés dans l'opéraion dont au moins 8 détruits


Plutot que de disserter sur de longues lignes sur le déroulement de cette opération, je vous invite à lire le petit texte suivant, rédigé par un amis, sur le sujet. Le texte étant suffisement poignant et clair sur le déroulement de cette tragique opération.

Opération Loup-Garou !

07 avril 45.

Je m’appelle Claus Hahn. J’ai 16 ans. J’ai 16 ans et cela fait maintenant 4 ans que je vis sous les bombes. La ville est détruite, rasée. Tout n’est que ruines, poussières. Des corps carbonisés par les bombes incendaires jonchent le sol. Certains ne seront jamais retrouvés, ils ont été sublimés par les milliers de degrés du phosphore. J’ai 16 ans et cela fait 4 ans que je dors dans des abris en béton, que je me bas pour survivre sur la face caché de la lune. Ma famille, mes amis, tous sont morts ou disparus. 80% des habitants sont manquants.

Aujourd’hui, j’ai la possibilité de me venger, des les venger, de me battre pour mon pays. « On » nous a dit que la victoire était à portée de la main, qu’il suffisait de la tendre. « On » nous a dit que nous pouvions changer le cours de l’histoire, « on » nous a dit que notre combat était juste. A 16 ans, on croit tout cela. On y croit tellement qu’on monte dans un monstre d’aluminium.

Ma formation fut rapide, basique. Mais de toute façon nous sommes tous pressés d’en découdre. Nous somme le 07 avril 45, j’ai 16 ans et je lance les 1500cv de mon moteur pour m’envoler vers l’azur. Je pilote un Messerschmitt 109K4. Le plus récent et le plus puissant des 109 !

Le ciel est bleu, il y a peu de nuages. C’est un temps de printemps idéal, la température est douce. Il fait calme, le vacarme assourdissant des bombardiers n’est pas encore là. On pourrait croire à la paix. Mais je m’élance, ainsi qu’une formation d’une vingtaine d’autres chasseurs. Nous montons, guidés par notre leader jusqu’à un point de ralliement avec les autres appareils des JG300 et JG301. Les « turbos » de la JG7 décollent également. Des Doras nous escortent.

Les 120 Me109 ont une mission spéciale aujourd’hui. Nous faisons partie d’un groupe d’attaque particulier. Aujourd’hui, une nouvelle technique va être testée, et je suis fier d’en faire partie.

Le radar au sol nous guide sur les formations de bombardiers US. Ils se dirigent vers Hanovre. Il est 12H15 quand nous obtenons le visuel. Je ne le sais pas, mais les quelques 200 chasseurs à piston et 59 Me262 vont se heurter à 1260 bombardiers escortés de 780 chasseurs. Ce gigantesque ballet aérien s’étire sur 110km de large. Cette vue est impressionnante, terrifiante. Elle me glace le sang. Tout d’un coup, je ne suis plus très sur d’être au bon endroit, mais la peur de la honte du retour, de la désertion dépasse celle de ce porc-épic géant, bardé de mitrailleuses prêtes à me déchirer.

Nous sommes à 9000m, 2000m plus haut que les box US. L’escorte US ne nous a pas aperçus. De plus, ils sont trop occupés avec les turbos qui sèment la panique dans les box. Je vois clairement une demi-douzaine d’appareils en flammes plongeant vers le sol dans des états divers.

C’est à nous, c’est à moi! C’est mon tour! J’ai 16 ans et je vis mes 30 dernières secondes. Dans 30 secondes, plongeant comme un fou aux commandes d’un monstre de puissance, à 700 km/h je vais percuter un de ces bombardiers. Dans 30 secondes, mon corps qui n’est même pas celui d’un homme, va être broyé dans un vacarme de métal déchiré, de cris, de flammes et de fumée. Mon parachute, inutile, pourquoi nous l’a-t-on donné ? Il me servira de linceul, mon appareil de tombeau. Je viens de basculer, de plonger, dans 30 secondes j’aurai rejoins ce B24 qui grossi dans mon viseur. Dans 30 secondes, mon appareil désarmé, éventrera l’autre. Nous étions tous volontaires, nous étions tous prêts à mourir. Comment peut-on être prêt à cela à 16 ans ?

30 secondes, 25, 20, 15, 10, 5, 4, 3, 2, 1… Néant…..


L’appareil de Claus Hahn coupera un B24 en deux, sectionné en plein milieu du fuselage. Claus Hahn qui voulait tant mourir ne mourra pas. Son corps disloqué sera projeté hors de l’appareil, son parachute s’ouvrira. Il se posera dans la campagne.

Sur les 120 membres du « Sonderkommando Binnenstock – Ramkommando Elbe», 15 survivront. 17 Liberators seront abattus par les membres du Ramkommando Elbe. Ainsi que 3 chasseurs par les 190 chargés de les escorter. La panique et la terreur provoquée par cette attaque suicide provoqueront également la perte de 3 autres chasseurs US abattus par leur propre mitrailleurs, ainsi qu’un B17. Un pilote US raconte avoir pleuré en comprenant la manoeuvre des 109 suivants.

L'histoire malheureusement vraie d'un des rares survivants du seul commando suicide la Luftwaffe.

il se trouve que je n'ai pas encore creusé cette épisode, j'ai d'ore et déjà retrouvé deux B-17 abattus de la sorte

salut

ben, en tout cas, selon divers sources, on parle de 8 bombardiers détruits et de 10 à 15 endommagés à divers degrés...

43-38058
43-38868
44-8740

j'en ai trois tu vois, je ferai le détail plus tard