Non, sur le nord Finistère.
L'unité avait été confrontée à un très fort vent pendant la mission, et avait consommé beaucoup de carburant pour rejoindre les bombardiers et assurer leur escorte. C'est sur le chemin du retour que le leader de la formation, le Flight Lieutenant Bretell, s'est vraiment inquiété de la situation. Il a alors cherché à se poser rapidement, a traversé la couche nuageuse pour repérer les lieux et, en voyant Brest, a pris la ville pour Southampton ou Plymouth. Les 11 Spitfire restant se sont alors regroupés afin de présenter une formation impeccable à 2500 pieds pour survoler Brest, et c'est à ce moment que la Flak et la 8./JG 2 leur sont tombés dessus. La Flak a revendiqué au moins 3 victoires, la 8./JG 2 5 autres, et les rescapés se sont posés ou ont évacué leur Spitfire à court de carburant.
Au final 11 Spitfire au tapis, contre un Fw 190, sans doute abattu par un des pilotes tués. Gordon Bretell, malgré sa capture, ne survivra pas à la guerre, il fera partie des 50 prisonniers exécutés lors de la Grande Evasion du camp de Sagan. Le 12ème Spitfire, le P/O Beattie, avait été endommagé par la Flak pendant l'escorte, et avait dû renter plus tôt.
Du côté de la RAF, il a fallu rendre des comptes, et c'est le Squadron Leader Gaze, CO du N° 64 Squadron et qui alors leadait le Wing, qui paiera la note. Il sera rétrogradé, et malgré une très belle carrière, DFC & 2 bars, as sur Spitfire XIV, un Me 262 et un Ar 234 à son actif, flight leader dans la première unité sur Meteor en mai 1945, il ne retrouvera jamais le commandement d'une unité.